Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé, le 6 décembre 2023 à Abidjan, un prêt à la Tunisie de 81,9 millions d’euros pour mettre en œuvre le Projet d’amélioration de la qualité des eaux usées épurées pour une meilleure résilience aux changements climatiques (PAQEE-RCC).
Vers le renforcement de la résilience aux changements climatiques
Mis en œuvre sur la période 2024-2028, le projet permettra de mieux traiter les eaux épurées et se conformer aux normes en vigueur en matière de leur réutilisation. Il permettra d’optimiser les performances épuratoires et énergétiques à travers la rénovation des équipements électromécaniques et électriques et l’utilisation de l’énergie solaire photovoltaïque dans 19 stations d’épuration réparties sur 11 gouvernorats du pays.
Aussi va-t-il contribuer à améliorer le bilan hydrique, à renforcer la résilience aux changements climatiques et à améliorer les conditions de vie de plus de 670 000 personnes.
Valoriser les eaux usées épurées pour l’agriculture et diminuer la facture énergétique
« Ce projet est un exemple important du nexus eau-énergie-agriculture en valorisant les eaux usées épurées pour l’agriculture et en diminuant la facture énergétique par le recours à l’énergie solaire », a déclaré Malinne Blomberg, directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement pour la région d’Afrique du Nord.
« Avec la mobilisation d’une ressource non conventionnelle qui ne dépend pas des aléas climatiques, ce projet prendra une part active à la sécurité alimentaire (augmentation des productions d’olives, de dattes et autres fruits, le fourrage pour augmenter la production animale, laitière et de viande) dans un contexte de sécheresse et de rareté des ressources en eau et de l’inflation des prix des produits alimentaires sur le marché international », a expliqué Belgacem Ben Sassi, coordinateur régional eau et assainissement à la Banque africaine de développement.
400 millions d’euros depuis 2011
Avec les eaux épurées, plus de 3 000 hectares de terres agricoles aux alentours des stations d’épuration concernées seront emblavées. Le projet permettra de créer environ 200 emplois directs temporaires (dont 20 % pour les femmes), 50 emplois directs permanents (dont 30 % pour les femmes) et 1 000 emplois indirects (dont 35 % pour les femmes).
Ce nouveau financement constitue la troisième opération de la Banque dans le sous-secteur de l’assainissement urbain au profit de l’Office national de l’assainissement (ONAS) de Tunisie. Il porte le montant total des engagements dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement à plus de 400 millions d’euros depuis 2011. Toutes ces opérations ont contribué à améliorer l’accès des populations, en particulier, celles dans les régions défavorisées, aux services d’eau potable et d’assainissement et à promouvoir la réutilisation des eaux usées épurées, notamment dans l’agriculture.