30 ans de réclusion pour un joint ! Telle-est la terrible sentence que viennent d’écoper trois jeunes tunisiens originaires du Kef (Nord-est du pays).
Selon le fait, les trois jeunes qui se trouvaient dans un stade au moment de leur arrestation par la police, (dont le gardien du stade lui-même). Ils ont écopé d’une peine maximale d’emprisonnement. La cause ? La loi 52 qui punit sévèrement la consommation et la détention de stupéfiants dans certains lieux précis.
Jamais une telle sentence n’a été prononcée même sous Ben Ali
C’est ce qu’a affirmé dans une déclaration de presse, le porte-parole du Tribunal de Première Instance du Kef. Il précise que selon l’article 11 de la loi du 18 mai 1992, l’application de la peine maximale est effective pour toute consommation de stupéfiants dans des établissements pénitenciers ou hospitaliers et dans les stades. S’ajoute à cette peine déjà lourde, 5 années supplémentaires pour consommation et 5 autres pour possession.
Une décision qui a provoqué l’indignation des internautes qui parlent déjà d’un retour vers la dictature sur les réseaux sociaux. Certains prétendent même qu’à l’époque de Ben Ali, jamais un jeune n’aurait écopé d’une telle sentence ridicule.
L’opinion internationale, également indignée, a été alertée par plusieurs ONG, dont Amnesty International qui estime que ce jugement est « inacceptables par principe quand il s’agit de l’ensemble des condamnations qui concernent la consommation et la possession de stupéfiants».
Car ce n’est un secret pour personne : En Tunisie, beaucoup de jeunes fument du cannabis. Au delà de son aspect juridique, cette condamnation a en outre fait réagir certains politiciens à l’instar de Hichem Ben Ahmed député et ancien ministre. Ce dernier s’est engagé avec ses collègues, à présenter dans les plus brefs délais un nouveau projet de révision de la très controversée loi 52.
La loi 52 : une loi archaïque qui risque de nuire à toute l’économie d’un pays
« Une erreur de jeunesse ne doit pas détruire l’avenir de ces jeunes avenir. Ensemble sauvons ces jeunes et rappelons-nous qu’ils ne sont pas des criminels, mais des cibles et des victimes de criminels qui eux, doivent être traduits en justice » a-t-il estimé.
En tout cas une chose est sure, une telle peine n’est pas passée inaperçue aux yeux du monde. Pire : Alors que certains pays encadrent la consommation de cannabis à travers sa légalisation pour ses vertus thérapeutiques (avantages économiques pour le tourisme, l’industrie médicale…), en Tunisie, on obéit encore à des lois archaïques et rétrogrades. S’il est un tantinet averti, le gouvernement devrait agir et vite afin de désamorcer cette situation qui risque de nuire à l’image du pays en faisant fuir et les investisseurs, et surtout, les touristes qui ne verront plus la Tunisie comme une terre de tolérance et d’accueil comme elle le fut jadis !