Les tueurs en série ont toujours été une source de profonde fascination, tant pour leur esprit dérangé, que pour le sort de leurs pauvres victimes, fruit de pulsions meurtrières que les psychanalystes n’arrivent parfois pas à cerner.
Comme dans tout pays, il existe malencontreusement des tueurs en série tristement célèbres en Tunisie. Au nombre de trois, ces horribles personnages auront réussi à terroriser la population tunisienne durant des décennies, en alimentant les faits divers quotidiens de l’époque.
Certains de ces anciens criminels, libérés, ont réussi à s’adapter à la vie en société, tandis que les autres, morts depuis bien longtemps, continuent de hanter les souvenirs de toute une génération qui avait assisté à leurs méfaits. Des sortes de croque mitaine dont certains adultes s’amusent à faire peur aux enfants les plus récalcitrants.
Abdelaziz Bouajila (1961-) (5 victimes) entre 1981 et 1987
Né en 1961 au nord de la Tunisie, il voyage en Suisse à l’âge de 19 ans. En 1981, son parcours de criminel commence après qu’il ai étranglé et pendu avec sa propre cravate un homosexuel.
Bouajila tue ensuite deux autres homosexuels de la même manière à Zurich. Arrêté en 1987, il s’évade ensuite avec la jeune codétenue suisse nommée Ruth Schaefler, avec qui il tue une jeune auto-stoppeuse. Ils abattent également un gardien et menacent un pensionnaire.
Le Tunisien est alors jugé pour cinq assassinats, une tentative de meurtre et d’autres faits qui le conduiront à la réclusion à perpétuité.
En Suisse, une personne condamnée à la réclusion à vie peut demander sa libération conditionnelle au bout de quinze ans de détention. C’est ce qu’a fait Bouajila, qui a été jugé apte à pouvoir réintégrer la société.
L’ancien criminel, qui a suivi une formation en informatique, est rentré en 2005 en Tunisie ou il a fini par trouver une vie « paisible ».
Naceur Damergi (1944-1990) (13 victimes)
Né en 1944 à Tunis et décédé le 17 novembre 1990 à Tunis, Naceur Damergi est un tueur en série tunisien qui a sévit durant les années 1980. Son enfance mouvementée a forcément influencé ce tueur puisqu’il est né en prison d’une mère prostituée et n’aura connu son père biologique qu’à l’âge de trente ans.
Emprisonné en 1971 et condamné pour viol, agression et tentative de meurtre sur une jeune fille âgée de 12 ans, il est libéré en 1984. Condamné à mort pour l’enlèvement, le viol et le meurtre de treize jeunes dans la région de Nabeul, il a été pendu à l’aube du 17 novembre 1990 à la prison du Nador à Tunis.
Kamel Lahouel (au moins 14 victimes)
Il s’agit probablement de l’un des pires tueurs en série que la Tunisie n’ait jamais connu. Surnommé « Safeh Soussa » littéralement le « meurtrier de Sousse », il a commis pas moins de 14 meurtres.
Arrêté en en 2008 à Sfax, il a été condamné à la peine capitale par la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Sousse, en 2013.