Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous » viennent d’être inscrits officiellement sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Réuni hier mercredi en visio-conférence, le comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco sous la présidence de la Jamaïque a approuvé ce dossier de candidature 2020 conjointement déposé par la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie.
Un plat d’origine berbère, désormais connu dans le monde entier
Cette inscription commune d’un patrimoine partagé illustre combien le patrimoine culturel immatériel peut être un sujet sur lequel les Etats se retrouvent et coopèrent. C’est d’ailleurs le sens de l’action de l’UNESCO : jeter des ponts entre les peuples, les rapprocher à travers des pratiques et des savoirs qu’ils ont en commun.
L’histoire de ce plat d’origine berbère, est non seulement très ancienne – car on mange du couscous depuis le Moyen âge au moins – mais aussi complexe et très variée, note l’Unesco.
S’il est difficile d’être définitif sur son histoire – les débats entre spécialistes ont émaillé les préparatifs du dossier de candidature – tout le monde est en revanche tombé d’accord sur cette vérité du couscous : » Le meilleur couscous, c’est celui de ma mère « . Car le couscous est un plat qui jalonne la vie des populations de ces quatre pays, et bien au-delà : il n’y a pas un mariage, une fête ou une réunion familiale sans couscous. C’est donc à la fois un plat de l’ordinaire et de l’exceptionnel, associé tant aux joies qu’aux peines, consommé tant chez soi qu’en dehors, dans les » zaouïas » par exemple (lieux de cultes traditionnels) ou même en plein air à l’occasion d’offrandes et d’échanges de dons.
Le couscous, un met emblématique bien avant la reconnaissance de l’Unesco
Femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sédentaires et nomades, issus du monde rural ou urbain, sans oublier bien sûr la diaspora, le couscous accompagne des populations entières de la naissance à la mort. C’est en cela que le couscous ne peut se résumer seulement aux mets emblématiques qui le composent : le couscous est bien plus qu’un plat, c’est un moment, des souvenirs, des traditions, des savoir-faire, des gestes qui se transmettent de génération en génération.
Il y a ainsi autant de recettes de couscous que de familles et une variété infinie de nuances entre les régions, la composition changeant selon les écosystèmes, selon que l’on se trouve en plaine, dans les montagnes, dans des oasis, près du littoral ou dans des îles – faisant du couscous un véritable plat miroir des sociétés où il est cuisiné.