Le drapeau national et la chéchia tunisienne sont devenus les symboles de la révolution du jasmin et du printemps arabe. S’agissant de ce porte-chef rouge-carmin, porté traditionnellement, par les citoyens de la classe ouvrière et les nationalistes du temps de la colonisation, son origine remonte à la ville de Chach, en Asie et il fut rapporté en Tunisie, à l’époque de l’Empire ottoman. Les janissaires et les zouaves d’Afrique les portaient de différentes formes, dont les tarbouches.
Mais qu’est ce que la chéchia tunisienne ?
La chéchia est une coiffure en feutre, en forme de calotte ou en sorte de haut de forme (comme un pot renversé) appelé chéchia stambouli (d’Istanbul, en Turquie) de moins en moins portée par les notables, aujourd’hui. Au cœur de la médina de Tunis, le souk des chaouachias (Corporation des artisans de la chéchia) est encore actif et le visiteur peut assister aux différentes étapes de la confection de ce chapeau que les tunisiennes portent aussi maintenant, dans différentes couleurs, à l’occasion de soirées festives ou de cérémonies traditionnelles. Il s’agit d’un bonnet de laine grossièrement tricoté et dont on va resserrer les mailles grâce à un liquide savonneux de Marseille. La calotte prend sa forme dans un moule en bois, puis elle est teinte, traditionnellement en rouge carmin ou rouge garance et cardée jusqu’à ce que le feutre parfait soit obtenu.
La révolution tunisienne a ramené un regain d’activités à ce corps de métier et le succès de la chécia est étonnant de nos jours !