L’agence de vulgarisation et de la formation agricole (AVFA) a présenté, ce vendredi 17 mars 2023 à l’occasion d’un point de presse organisé à Tunis, le premier cursus de formation continue pour la filière Figue de barbarie. Cette initiative entre dans le cadre du Projet d’Accès au Marché des Produits Agroalimentaire et de Terroir (PAMPAT 2).
La Tunisie, classée 5ème au monde en termes de surface cultivée
La figue de barbarie est aujourd’hui reconnue comme une source de croissance Socioéconomique inclusive dans 5 zones de production. La Tunisie avec 600 000 hectares de figuiers de Barbarie est classée 5ème au monde en termes de surface cultivée et figure parmi les trois premiers pays en termes de production de figue de Barbarie issues des plantations commerciales. Il est estimé que la filière compte environ 39 000 petits producteurs primaires concentrés surtout au centre du pays avec 55 entreprises qui opèrent dans la transformation industrielle, réparties sur 18 gouvernorats et qui produisent une large gamme de produits finis. Selon l’Agence Bio française, la Tunisie est classée au premier rang dons le monde en rapport avec la production de cette culture en mode biologique.
Depuis quelques années, l’huile de pépins de figue de barbarie biologique est devenue le nouveau fer de lance de la cosmétique tunisienne. Mais l’intérêt stratégique que les institutions tunisiennes accordent à cette filière, ne se limite plus seulement au domaine de la transformation industrielle et aux exportations cosmétiques.
Une valorisation agronomique du figuier de Barbarie
Aujourd’hui les grandes étendues de cactus que compte lo Tunisie sont reconnues comme une véritable source de richesse pour les autorités et la valorisation agronomique du figuier de Barbarie est devenue une priorité déclarée. Pour cette raison, l’Agence de Vulgarisation et de la Formation Agricole (AVFA) a initié les démarches pour inclure les formations sur la filière figue de Barbare dons son portfolio de services qui ciblent les producteurs et les jeunes porteurs de projets d’investissements.
ce programme de formation continue qui sera dispensé dans les centres de formation professionnels agricoles (CFPA) de l’AVFA aux profit des producteurs et des jeunes porteurs de projets d’investissements liés à la filière du figuier de barbarie et de ses sous-produits. Jusqu’à présent, ce sont 12 participants dont 07 formateurs de l’AVFA et 05 vulgarisateurs des commissariats régionaux de Développement Agricole (CRDA) de Kasserine, Kairouan, Sidi Bouzid. Monastir et Nabeul ont bénéficié de ce cycle de formation, assuré par un groupe d’enseignants spécialisés de l’institut National Agronomique de Tunis (INAT).
Comment valoriser la figue de barbarie tunisienne ?
L’institutionnalisation d’un programme de formation spécifiquement développé, pour répondre aux besoins et aux attentes de la chaîne de valeur de la figue de barbarie tunisienne, permettra à cette filière émergente de poursuivre son évolution dans le but de réaliser de nouvelles performances et atteindre ainsi ses objectifs de développement.
Lamia Chekir Thabet, coordinatrice du projet PAMPAT a déclaré à cette occasion : « Nous intervenons dans la filière figues de barbarie à travers deux phases : de 2023 à 2019 et de 2020 jusqu’en 2024. Il s’agit d’une approche impliquant une chaine de valeurs qui tous les maillons pour que la filière puisse être compétitive. Cette démarche consiste en le renforcement de l’aspect agricole, puis celui relatif à la valorisation, à la transformation pour enfin aboutir à la commercialisation et à l’exportation. Aujourd’hui, on a lancé un cursus de formation professionnelle en continue et qui plus est, reconnu par le ministère de l’agriculture ».
La figue de barbarie, vecteur d’emploi pour les jeunes
Selon la responsable, cette initiative va permettre aux jeunes, avant de démarrer un projet et suivant ce cursus, de pouvoir maitriser l’ensemble des maillons de cette chaine et pouvoir lancer leurs projets. On garantit ainsi une plus grande chance de succès. Pour les bailleurs de fond ainsi que les banques, un jeune porteur de projet ayant une formation technique et qui maitrise l’ensemble du process constitue une garantie de réussite du projet.
Pour MmeThabet, il s’agit d’un grand acquis pour la filière et les autres produits issus du terroir tunisien en général : « Nous sommes actuellement en train de travailler de la sorte pour pouvoir toucher d’autres filières identiques en Tunisie. Il existe beaucoup de produits porteurs comme les dérivés de dattes (sucre, confitures, sirop, vinaigre, pâtes à tartiner…). Ces produits transformés ont plus de valeur ajoutée sur le marché. Ils seront écoulés soit en tant qu’ingrédients à travers une industrie de transformation ; soit en tant que produit final pour le consommateur » a-t-elle indiqué.
La responsable a pris pour exemple la harissa tunisienne, inscrite dans le patrimoine immatériel de l’UNESCO et qui a permis la valorisation pour nos produits du terroir et une grande reconnaissance du savoir-faire tunisien.
Présentation du programme PAMPAT 2
Rappelons que le Projet d’Accès au Marché des Produits Agroalimentaire et de Terroir (PAMPAT 2), financé par le Secrétariat d’État à l’Économie de lo Confédération Suisse (SECO) et mis en œuvre Par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), en étroite collaboration avec l’AVFA ; le Ministère de l’Agriculture (DGPA) et le GIFRUITS, a lancé fin 2020 un cycle de formation dédié aux formateurs de l’AVFA et aux vulgarisateurs des Cellules Territoriales de Vulgarisation Agricole (CTV) dans les principales zones de production.