Sonia Krimi, députée LREM aux origines tunisiennes, a lancé un cri d’alertes contre le recours aux tests de virginité. Lors de sa diatribe à l’Assemblée nationale Française, Sonia Krimi n’a pas mâché ses mots en défendant bec et ongles les jeunes filles maghrébines contre ces pratiques barbares et patriarcales qui leurs sont imposés par leurs famille, qui souhaitent défendre leur « honneur » devant leurs futurs gendres.
Des certificats bientôt interdit à l’étranger ?
« Dites non à ces tests de virginité, dites non à ces retours au bled, dites non à ces mariages forcés. Votre pays, la France, vous protègera » a déclaré lundi 8 février la députée, qui aura d’ailleurs eu gain de cause.
En effet, l’article 16 du projet de loi sur les principes républicains visant à interdire aux professionnels de santé l’établissement de certificats de virginité, a été adopté à la quasi-unanimité.
Dès lors, tout gynécologue qui accepte de pratiquer ces tests risquera dorénavant une peine de prison allant jusqu’à un an et 15.000 euros d’amende.
La députée envisage même d’introduire dans les discussions bilatérales et les conventions internationales entre la France et d’autres pays du Maghreb, l’interdiction de ces tests.
« Ce que je voudrai dire à toutes les petites filles qui nous écouteront un jour, dites non à ces tests, dites non à ces retours au bled, dites non à ces mariages forcés. Votre pays la France, vous protègera. J’avais votre âge quand j’ai dit non et je pense que ça ne m’a pas mal réussi aujourd’hui. » a souligné Krimi lors de son intervention devant l’Assemblée, avant d’ajouter : « A 16, 17, 18 ans, à ces âges-là, il faut aller à l’école. Et l’honneur de votre famille ne peut s’arrêter à un hymen. L’honneur de votre famille est lié à la capacité de vous intégrer dans ce pays qui a vous accueilli. L’honneur de votre famille est lié au travail et à votre capacité de casser tous ces plafonds de verre ».
La reconstruction de la virginité, une pratique tabou en Tunisie
Selon-elle, cette question renvoie indéniablement à un autre sujet : la reconstruction de l’hymen de la femme, ou de sa virginité, est effectué par bon nombre de femmes auprès de gynécologues pour duper leurs futurs époux. Une pratique devenue monnaie courante en Tunisie, mais dont personne n’ose évoquer. « Beaucoup de copines à moi, qui sont à Tunis aujourd’hui ont menti à leur mari et continuent de mentir. De leurs coté, les hommes préfèrent qu’elles mentent, à ce qu’elles disent la vérité ! » a martelé la députée dans une déclaration de presse à la chaine LCP. Elle y dénonce cette hypocrisie généralisée.
« Cela n’a rien à voir l’islam qui n’a jamais parlé de virginité, encore moins d’asservissement du corps de la femme » a conclut Krimi.
Certificats de virginité : « Une jeune fille ne va pas voir un gynécologue pour vérifier si elle est vierge de son propre chef. C’est souvent [une demande de] la famille, du futur mari. »@Sonia_Krimi alerte sur un « vrai sujet de société » qui « n’a rien à voir avec l’islam ». #CVR pic.twitter.com/WjnbRH071y
— LCP (@LCP) February 9, 2021