Les Tunisiens et Tunisiennes commémorent ce samedi 20 mars, le 65ème anniversaire de l’Indépendance du pays. Célébrant la fin du protectorat Français, établit depuis le 12 mai 1881 suite au traité du Bardo, l’accord sur l’indépendance de la Tunisie a été signé le 20 mars 1956.
L’abolition de la monarchie et la création de la république
Une assemblée constituante est élue à l’indépendance, en application du décret du 29 décembre 1955 pris sur proposition du Premier ministre Tahar Ben Ammar. Son objectif ? Créer une nouvelle Constitution que le souverain Lamine Bey s’est engagé à promulguer sans modification.
Habib Bourguiba est nommé Premier ministre en 1956. Il accepte dans un premier temps, de gouverner sans régner. Au cours des premiers mois de son gouvernement, il manifeste au souverain une certaine considération et mena son action gouvernementale dans la tradition de la Cour beylicale imposant la délibération des décrets en Conseil des ministres et leur présentation à la sanction du souverain lors de la cérémonie du sceau qui se déroule au palais beylical tous les jeudis.
Habib Bourguiba, premier président de la première République
Lors des travaux de la Constituante, Bourguiba choisit d’instruire le procès de la dynastie régnante. C’est ainsi que la monarchie est abolie par la Constituante le 25 juillet 1957. Bourguiba est désigné président en attendant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution qui sera promulguée le 1er juin 1959. Habib Bourguiba fut le premier président de la première République.
Dans les premières années de la Tunisie post-indépendance, les premières institutions nationales ont été mises en place pour mettre le pays sur les rails. A cette époque, la santé publique et l’éducation étaient les priorités de la nouvelle république, chose qui a permis au pays de réaliser un taux de croissance intéressant.
Le pays a connu des succès dans plusieurs domaines mais également des crises sociales économiques et politiques ainsi que des soulèvements populaires.
Le parti au pouvoir a dominé la vie politique et Habib Bourguiba a été désigné président à vie en 1975 suite à l’amendement de la Constitution de 1959.
Le coup d’Etat le 7 novembre 1987
Le 7 novembre 1987, Zine Abidine Ben Ali, nouvellement nommé premier ministre, déposa Bourguiba, par ce qui a été communément appelé un coup d’Etat médical et prend en main les destinées du pays. Ce « coup d’État médical » est resté unique dans les annales du monde arabe. La succession au pouvoir s’opéra dans le cadre apparent de la légalité constitutionnelle et de façon pacifique. Partisans et détracteurs lui ont reconnu d’avoir eu le courage d’entreprendre un tel acte, eu égard à la stature charismatique de son prédécesseur, et d’avoir « sauvé le pays de la déliquescence » du fait de l’état de santé et de l’âge avancé du « combattant suprême ».
Zine Abidine Ben Ali est resté au pouvoir 23 années. Il fut destitué par le soulèvement populaire du 14 janvier 2011 dont le point de départ était l’immolation par le feu à Sidi Bouzid de Mohamed Bouazizi.
Soulèvement populaire du 14 janvier 2014
À partir du 18 décembre 2010, le pays avait fait face à une violente crise sociale, à la suite de l’acte de Mohamed Bouazizi. Le mouvement de contestation, dont les revendications sont à la fois sociales et politiques, s’étendit ensuite à d’autres villes du pays.
Le 13 janvier 2011 à 20 h, après l’annonce d’un événement urgent, Zine el-Abidine Ben Ali prononça un discours retransmis sur la chaîne télévisée Tunisie 7. C’était l’une des rares fois où il parlait en arabe dialectal. Il répondit à plusieurs questions soulevées par le peuple et l’opposition, notamment en annonçant une baisse des prix des denrées de base telles que le pain, le lait et le sucre, une libéralisation de l’Internet ainsi que la cessation des tirs par balles réelles par les forces de l’ordre.
Enfin, il déclara que son mandat en cours serait le dernier et qu’il quitterait le pouvoir en 2014. La révolte s’était poursuivie avec plus d’intensité et Zine el-Abidine Ben Ali a été amené à fuir le pays.